Les premiers événements de la fierté au Canada, qui ont eu lieu en 1979 et 1980, ressemblaient vaguement à ceux d’aujourd’hui. Il n’y avait pas de défilés avec des chars allégoriques ni de commandites d’entreprise, mais plutôt des manifestations dans les rues auxquelles prenaient part des personnes terrifiées, mais passionnées, en quête d’égalité et d’un minimum de protection.
Les personnes non hétérosexuelles ne bénéficiaient d’aucune protection juridique et faisaient l’objet de nombreux préjugés institutionnalisés. Les actes d’agression et de violence contre la communauté LGBTQ2S+ (souvent commis par la police) étaient donc courants. Les policiers faisaient des descentes dans des lieux sûrs fréquentés par des personnes queers, arrêtaient de nombreux clients et publiaient leurs noms dans les journaux. Ces personnes malheureuses se retrouvaient alors sans emploi, en plus d’être formellement accusées d’infractions criminelles en vertu de lois antihomosexualité archaïques.
Des changements d’attitude radicaux se sont ensuite opérés. Les hommes, les femmes, les hommes transgenres et les femmes transgenres victimes de ces gestes d’humiliation ont décidé de ne plus les tolérer sans mot dire. Au contraire, ils ont commencé à manifester dans les rues, ce qui a donné naissance au mouvement de la fierté.
Depuis ces premiers bouleversements, les signes de reconnaissance et les droits fondamentaux ont lentement fait leur place dans la société canadienne – comme le mariage entre conjoints de même sexe, la sécurité d’emploi et une plus grande acceptation sociale. Cela dit, l’acceptation sociale et l’absence de préjugés fondés sur le sexe ou la sexualité ne s’appliquent pas de façon égale à tout le monde. Si vous discutez avec des membres de la communauté LGBTQ2S+ qui ne sont ni de race blanche ni de sexe masculin, vous les entendrez probablement vous raconter que la plupart d’entre eux sont encore victimes de rejet et de discrimination de façon outrageusement régulière.
Vous voyez, il reste toujours du chemin à parcourir dans la lutte pour une plus grande acceptation sociale et l’absence de discrimination. La race et le statut économique s’insinuent aussi dans le débat sur le genre et la sexualité. La couleur de la peau d’une personne queer ou son niveau d’influence ou de pauvreté rend la situation encore plus difficile. Cela complique les choses pour les personnes qui doivent gérer leurs propres homophobie, transphobie et préjugés intériorisés. Il ne devrait pas être nécessaire de comprendre ou d’accepter le sexe ou l’expression sexuelle d’une autre personne pour que celle-ci ait droit à l’identité qu’elle revendique ou à la sécurité, mais c’est souvent le cas.
L’allosexualité peut vraiment isoler les personnes qui la vivent, et quand elles subissent en plus de la discrimination de la part de la famille, des amis, des employeurs, des collègues et des pairs, le traumatisme ne peut que s’aggraver. Vivre authentiquement est la première étape qui permet de faire preuve de bienveillance envers soi-même et de guérir.
Les jeunes, en particulier ceux qui se trouvent dans les années les plus cruciales de leur développement, commencent à remarquer que ce qu’ils vivent intérieurement ne correspond pas à ce qu’ils voient à la télévision ni à ce qu’ils apprennent à l’école. Ils doivent savoir que ces sentiments sont valables et réels et qu’ils n’ont aucune raison d’avoir honte – et c’est auprès de ceux qui les entourent et qui les aiment qu’ils doivent l’apprendre. Voilà pourquoi des organismes comme LGBT YouthLine existent.
LGBT YouthLine est un organisme qui a mis en place une ligne d’assistance téléphonique et qui, depuis plus de 25 ans, soutient les jeunes queers de l’Ontario, les aide à s’affirmer et leur fournit des ressources utiles. Vivre isolément son allosexualité peut être une expérience terrifiante pour un jeune qui n’a personne à qui parler ou à qui se confier. Une ressource comme LGBT YouthLine peut donc procurer un grand soulagement et agir comme une bouée de sauvetage.
Reconnaissant le travail inestimable que LGBT YouthLine a accompli et continue d’accomplir pour les jeunes queers, Plan de protection du Canada a fait un don de 5 000 $ à cet organisme dans le cadre de la fierté de cette année.
PFLAG Canada est lui aussi un précieux organisme. PFLAG Canada « est un organisme de bienfaisance national fondé par des parents qui souhaitaient s’aider eux-mêmes, ainsi que les membres de leur famille, à comprendre et à accepter leurs enfants membres de la communauté LGBTQ2S+… » Fondé en 1973 à New York, cet organisme compte maintenant plus de 400 sections en Amérique du Nord.
PFLAG demeure déterminé à aider les personnes et les familles à comprendre les personnes queers qui font partie de leur vie et qu’elles aiment et souhaitent appuyer en étant mieux informées. Tout le monde a besoin de se sentir soutenu et aimé, et ni l’identité de genre ni l’orientation sexuelle d’une personne ne devraient être un critère pour y avoir droit.
Pour en savoir plus sur LGBT YouthLine et PFLAG, ou pour accéder à leurs ressources et faire un don, visitez leurs sites Web.
Les communautés marginalisées ne recevront jamais trop de soutien. Nous encourageons donc tous ceux qui souhaitent être de meilleurs alliés de la communauté LGBTQ2S+ à faire ce qui suit :
- Écoutez les histoires en faisant preuve d’ouverture d’esprit et de bienveillance.
- Montrez-vous disposé à apprendre et à réapprendre des leçons très importantes.
- Faites preuve de compassion.
- Soyez patient.
- Ne présumez jamais que vous connaissez le sexe ou l’orientation sexuelle d’une personne.
- Confrontez vos propres préjugés, même si cela vous met mal à l’aise.
- Traitez toutes les personnes que vous rencontrez avec dignité et respect.
Et surtout :
- Admirez la diversité humaine.
Soyez fiers des progrès que nous avons accomplis et montrez-vous enthousiastes à l’idée de contribuer au travail qui nous attend.
Bonne fierté à tous!
BLG307-150621FR